A Nairobi les entreprises et les citoyens se mobilisent et luttent contre la montagne de déchets

par | Juil 8, 2019 | Recyclage en entreprise, mode d'emploi

La capitale kényane doit faire face à l’explosion de ses déchets et certaines entreprises tentent de transformer ce problème écologique en opportunité. Depuis le début de son mandat Mike Sonko, gouverneur de Nairobi, a d’ailleurs fait de la gestion des déchets une priorité de son mandat.

Une ville qui fait face a une explosion des déchets sans précèdent

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Une rivière de déchets à Nairobi

La ville portée par sa rapide expansion et très forte urbanisation est totalement dépassée par le nombre exponentiel de déchets qu’elle doit gérer. Aujourd’hui les volumes dépassent en moyenne 2400 tonnes de déchets par jour, cela sans compter les agglomérations périphériques.

Selon les chiffres de la Banque Mondiale, seulement 50% des déchets au Kenya sont collectés et font l’objet d’un traitement (incinération, enfouissement, ou recyclage). Les autres déchets se retrouvent directement dans la nature ou dans des décharges à ciel ouvert contribuant notamment à la pollution des cours d’eau et de l’air.

La mairie de Nairobi n’assure en effet qu’une très petite partie de la collecte de déchets. C’est pourquoi la population de Nairobi fait essentiellement appelle à des collecteurs privés afin de traiter ses déchets. Souvent à destination de décharges sauvages ou de sites officiels de stockage.

Une pollution surtout due à la consommation locale d’emballages en plastique. D’autre part une partie de la pollution plastique est provoquée par l’arrivée depuis l’océan indien de plusieurs tonnes de déchets (chaque année au niveau de notre planète c’est en effet 8 millions de tonnes de déchets qui sont déversés dans les océans).

Industriels et jeunes s’allient pour lutter contre les déchets

Un partenariat entre l’Association des fabricants de produits manufacturiers du Kenya et Dandora Hip Hop City, une association réunissant de jeunes déscolarisés, vient d’être signé. Les entreprises sont largement encouragées a supporter les jeunes de la ville dans leur démarche de collecte des déchets.

Les jeunes de la banlieue de Dandora se rendent ainsi en camion pour récolter les déchets jonchant les rues de la ville. Dandora Hip Hop City a mis en place une plateforme numérique qui facilite la collecte de déchets. Les déchets sont échangés contre des « points virtuels » qui sont par la suite convertis en monnaie.

Les ramasseurs de déchets

Au cours de leurs tournées, les ramasseurs de déchets de la ville collectent des aliments, du plastique, du papier et des déchets métalliques qu’ils revendent. Les ramasseurs récupèrent des matières premières et fournissent à la ville des métaux précieux prélevés sur des déchets électroniques et du plastique. La ville livre ces déchets à des entreprises de recyclage par la suite.

Les ramasseurs de déchets perçoivent ensuite leur salaire en fonction de ce qu’ils ramassent. Bien que les salaires soient généralement bas, cela permet dans une certaine mesure de lutter contre la pauvreté environnante de la ville.

Depuis 2003 les autorités ont fait passer des lois destinées à réglementer une gestion des déchets respectueuses de l’environnement. Mais les consommateurs et industriels du pays sont encore en retard, c’est pourquoi les ramasseurs de déchets sont primordiaux à l’assainissement de la ville et constituent une belle alternative.

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